Deux étoiles pour le restaurant Blanc du chef Shinichi Sato.
La surprise de la promotion 2025 du Michelin.
Le 31 mars dernier, le Guide Michelin a annoncé les gagnants et les perdants de ce millésime. Comme tous les ans, il y eut des joies et des pleurs. Peu de surprises cette année, et celles-ci étaient dans l’ensemble plutôt mauvaises. S’il y eut une véritable pluie tropicale d’étoiles uniques, les doublés et triplés se sont fait sérieusement désirer.
Cela fait plus de trente ans que nous critiquons tous les ans les choix du Michelin. À part quelques criantes injustices qui laissent toujours tout le monde perplexe, j’ai toujours pensé que les désaccords étaient une question d’expérience personnelle – comment être d’accord quand cela dépend tellement du vécu de chacun ? Surtout pour une chose aussi sujette au ressenti qu’un repas et une cuisine, a priori créative et personnelle.
Malgré mon appréciation assez blasée du guide rouge, celui-ci a réussi à me surprendre cette fois encore avec une seconde étoile accordée à un restaurant – qui avait déjà eu sa première étoile l’année dernière. En général, il faut attendre quelques années avant d'espérer une quelconque progression. Et aussi parce que le restaurant est d’une telle discrétion que je ne m’attendais pas à ce que le Michelin le remarque…
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Le chef
Shinichi Sato avait été le premier chef japonais à obtenir deux étoiles en France, en 2011, au restaurant Passage 53 (Kei Kobayashi est le premier et seul chef japonais à avoir obtenu la troisième étoile, en 2020, mais il n’obtint la deuxième qu’en 2017). Le restaurant avait fermé en 2019 et le chef avait plus ou moins disparu jusqu’en septembre 2023, quand il a ouvert ce restaurant nommé Blanc.
J’avoue que Blanc ne m’intéressait absolument pas. D’abord, le nom. “Blanc” ne donne une impression ni de gourmandise ni de convivialité, tout en sonnant vaguement prétentieux par ses cinq lettres courtement rangées. Le mot évoque le cachet d’aspirine, la clinique de chirurgie esthétique hollywoodienne, la propreté aseptisée.
De plus, le chef Sato et moi-même avions une relation compliquée. En 2011, j’étais allée chez Passage 53, qui venait d’être auréolé de sa deuxième étoile. J’avais détesté l’expérience et l’avais écrit sur mon blog de l’époque, m’octroyant au passage une réputation de “casseuse” auprès de la communauté des chefs japonais de Paris.
Je ne serais sans doute jamais allée chez Blanc si une amie ne m’y avait traînée de force.